Récemment, j'ai appris que la mort est aussi ubiquitaire que la vie, peut-être même plus. La mort est tout autour de nous. La mort des gens dans votre vie, bien sûr, mais aussi, plus subtilement, la mort d'une relation avec quelqu'un, la mort d'une activité, d'une visite, d'une journée, d'un souffle. La mort du passé permet le présent et, avec le temps, le futur. La mort de ce qui est, laisse place à ce qui sera.
Je n'ai jamais assisté à un enterrement moi-même, mais dans les médias, le coup fatal, le dernier souffle, et les funérailles étaient les seuls endroits où je connaissais la mort (on peut en déduire que j'aime les séries criminelles). Je pensais que la mort était quelque chose de concret. La fin ultime, où il n'y a rien après. La mort d'une personne, d'une vie. Je pensais que la mort était rare, bien qu'à un certain âge, on entre dans une période où la mort, la mort des vies autour de vous, deviendrait un événement presque quotidien. Qu'à un certain âge, assister à des services funéraires deviendrait les prémices de "Hé, tu veux prendre un café ?" Une sorte de banalité commencerait à recouvrir l'événement.
Je n'avais jamais envisagé la mort comme une occurrence quotidienne, n'ayant rien à voir avec un cœur qui cesse de battre. Mais elle l'est, une mue de la peau morte, d'une couche qui n'est plus utile. Parfois, cette mue de peau morte est indolore et à peine digne d'attention, et d'autres fois, votre peau brûle d'un feu invisible. Beaucoup de gens se fient à leurs yeux, à la visibilité d'un événement pour déterminer si ce qu'ils sont en train de vivre est vrai ou non. Ce qui est invisible, intangible est difficile à confirmer, à mesurer, à croire. On peut même douter de soi-même si l'on est le seul à sentir ce feu.
Rester dans le passé ne faisait que me brûler. Je devais avancer. Je devais arracher ma vieille couche de peau, car elle n'était plus habitable. Ce n'était plus possible de l'ignoré.
On ne peut pas guérir au même endroit où la maladie a été contractée.
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